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  • Evénements autour de Dylan Thomas 2014

    Autour de Dylan Thomas

    Centième anniversaire

     

    ° La maison au bord de l'eau du poète accueille une série d'événements.

    www.dylanthomasboathouse.com

     

    ° Une odyssée de Dylan

    www.literaturewales.org/a-dylan-odyssey

     

    °Exposition Dylan Thomas

    Abyrystwyth 28 juin-20 décembre

    www.llgc.org.uk

     

    ° Festival de musique et d'arts de Swansea

    Du 4 au 18 octobre

    www.swanseafestival.org

     

    °Le festival Dylan Thomas

    du 27 octobre au 9 novembre à Swansea

    www.dylanthomas.com 

  • Jumelage Landerne/Caernarfon

    Caernarfon_Castle_1994.jpg

     

     

     

     Caernarfon

     

     

     

     

    Pour les 20 ans du Jumelage Landerne-Caernarfon,  le Comité de Jumelage a organisé une rencontre de rugby le 31 mai au stade de Saint-Ermel-Landerne .

     

    Equipe de rugby Caernarfon.jpg

    Equipes de Caernarfon et de Landerneau

     

     

     

    Trophée Landerne.jpg

    Trophée remis lors de la rencontre

     

    Toujours dans ce cadre, une délégation galloise viendra à Landerne du 12 au 15 juillet 2014.

  • Le Mabinogi

     

    Pedair Cainc y Mabinogi

     Les quatre branches du Mabinogi

     a)   Le cadre historique : le Moyen-Age

    Le Pays de Galles celtique  médiéval : à cette époque  ( 5ème- 12ème siècles), la population ne parle que le vieux-gallois(voir langue et culture), qui est identique au vieux-breton, puisque la langue celtique parlée  pendant plus de deux mille ans s’est scindée en deux branches : le gaélique (Irlande, Ecosse, Ile de Man) et le brittonique (Bretagne, Pays de Galles, Cornouailles)

    Les Gallois et les Bretons parlent la même langue et les traditions sont communes aux deux peuples. Les différences seront plus marquées lorsque les peuples celtiques seront complètement dominés et par l’Angleterre (Irlande, Ecosse, Ile de Man ; Pays de Galles, Cornouailles) et par la France (Bretagne).

     Du 8ème au 10ème siècle, les Vikings venus de Scandinavie déferlent sur l’Europe de l’Ouest et ravagent villages et monastères , où sont transcrits non seulement les Evangiles, mais également les légendes qui étaient jusqu’à ce jour transmises oralement, mettant fin au début d’une civilisation celtique chrétienne originale (destruction de manuscrits).

     Au 11ème siècle, Gruffud ap Llywelyn , roi du Gwynedd et du Powys, lutte contre les envahisseurs  saxons et vikings.

    De plus, après la conquête de l’Angleterre, Guillaume le Conquérant (1066), poursuit son avance vers le Pays de Galles (qui n’existe pas en tant que tel) et occupe les Marches  en 1081 (Cardiff), qu’il offre à ses barons bretons et normands, et occupe tout le sud du pays (St David’s).

      C’est dans ce contexte que va commencer à se développer une période littéraire galloise qui  se prolongera jusqu’ à la fin du Moyen-Age (milieu du 15ème siècle), période durant laquelle seront rédigés les fameux manuscrits, les Mabinogion.

     b) Les poètes de cour

    Qu’est-ce que les poètes de cour / beirdd yr uchelwyr ? Comme leur nom l’indique, ils  sont à l’honneur chez les princes qui leur donnent un statut particulier, des privilèges importants. Ceux-ci, à l’image des bardes des anciens temps druidiques, ont conservé très forte une tradition orale faite de chants, de poésies , dont une des caractéristiques est de composer en vieux-gallois ces poèmes selon des règles très élaborées en une métrique originale qui place les rimes au milieu du vers ( les rimes internes / Cynghanedd), règles que les Gallois ont conservées et qui permettent lors de concours  (Eisteddfodau ) de se mesurer et d’être, pour le meilleur d’être couronné Grand-Barde chaque année.

    Le plus célèbre d’entre eux, reconnu comme un poète de l’amour courtois (cf les trouvères et troubadours d’Occitanie), est Dafydd ap Gwilym qui vécut au XIVème siècle dans le centre du Pays de Galles (Aberystwyth).

    Et pourtant, c’est dans un contexte de guerre que des anonymes vont écrire sur des parchemins les plus belles légendes de la littérature galloise qui, jusqu'alors étaient transmises oralement. En effet, les troupes emmenées par les seigneurs anglo-normands attaquent le Pays de Galles au cours de deux invasions (1276-77 et 1282) : c’est une guerre contre les châteaux-forts gallois, qui sont finalement pris, démantelés et remplacés par d’énormes forteresses qui garderont les places fortes du pays … et que des milliers de touristes visitent chaque année…(Flint, Conwy, Rhuddlan, Beaumaris, Caernarfon, Cardiff, etc..)

      A la suite de cette conquête qu’en 1301, le roi d’Angleterre Edward Ier place le Pays de Galles sous la tutelle de l’évêché de Canterbury , qui devient une Principauté ; depuis cette époque, le fils aîné des rois d’Angleterre porte le titre de Prince de Galles / Prince of Wales.

     c) Les quatre branches du Mabinogi

     Le terme Mabinogi  signifie jeunesse . On peut donc interpréter le mot comme « une histoire pour la jeunesse » dont le sens a dérivé en contes ou histoire tout court, histoire, comme on le verra, d’un héros nommé PRYDERI.

    Les onze histoires connues plus tard sous le nom des MABINOGION englobent ces quatre légendes majeures auxquelles ont été ajouté sept autres contes; 

    La traduction magistrale de Gwyn Jones et de Thomas Jones en 1948 en anglais a permis à un très large public non galloisant de connaître ces chefs d'oeuvre de la littérature médiévale galloise et européenne.

    Ces histoires légendaires  sont constituées de deux collections de manuscrits gallois qui se sont transmis au sein de familles nobles.

     Le Livre Blanc de Rhydderch (Llyfr Gwyn Rhydderch) écrit dans la période 1300-1325 est conservé à la Bibliothèque Nationale du Pays de Galles à Aberystwyth. 

    Le Livre Rouge de Hergest (Llyfr Coch Hergest) rédigé entre 1375 et 1425 , est conservé à la Bibliothèque du Collège de Jésus à Oxford , en Angleterre.

    A ces manuscrits, il faut ajouter les manuscrits de Peniarth, conservés à Aberystwyth, et qui comportent différentes histoires, dont certaines furent écrites une centaine d’années avant le Livre Blanc. (vers 1200).

    Le plus ancien texte de cette envergure date de la seconde moitié du 11ème siècle : il s’agit de Culhwch ag Olwen. Son orthographie, les gloses, le vocabulaire, la syntaxe et sa vision du monde social nous renvoient à une époque beaucoup plus ancienne, sans doute plusieurs siècles auparavant, sinon plus…

    De même, les thèmes primitifs abordés très anciens et peu aisés à décoder nous renvoient au monde celtique païen.

    Au 19ème siècle, Lady Charlotte GUEST traduit le Livre Rouge auquel elle ajoute une histoire de Taliesin, le grand barde gallois du 6ème siècle dont on avait retrouvé  le manuscrit au 16ème siècle, traduction à laquelle elle donne le titre de  MABINOGION, qui est utilisé aujourd’hui pour désigner l’ensemble des légendes médiévales galloises qui se composent comme suit, portant le nom de quatre personnages principaux ayant entre eux un lien de parenté :Pwyll, Branwen, Manawydan, Math.

    Ce sont les quatre branches des Mabinogion auxquelles il faut ajouter des œuvres plus tardives :

    Le rêve de Macsen Wledig

    Lludd a llefelys

    Et l’incomparable  Culhwch ag Olwen , un ancien conte.

    Le rêve de Rhonabwy est une histoire du monde héroïque de l’Ile de Bretagne (Ynys Prydein)

    Enfin  trois romans arthuriens :La Dame de la Fontaine, Peredur,,Gereint fils d’Erbin, contenant une abondante influence normande.

     Les quatre Branches sont écrites en vieux-galloisElles ont une unité dans les thèmes développés et dans le milieu social et littéraire. Un certain nombre de personnages trouvent leur pendant dans la mythologie irlandaise et sont d’origine divine ou de nature surhumaine. Les textes sont parvenus dans la tradition bardique: les bardes célébraient leurs seigneurs par des poésies en vers et leurs activités se sont écoulées sur presque mille ans ! (du 6ème siècle au 15ème siècle) : dans la quatrième Branche, MATH, le chef des bardes, était considéré comme le meilleur conteur du monde ! Dans les deuxième et troisième Branches, les enfants de LLYR (le dieu de la mer) dominent l’histoire, tandis que dans la quatrième, l’histoire de LLEU, sa conception, sa jeunesse, ses exploits et son exil, est une série complète.

     L’auteur de ces légendes est inconnu : la mise en forme des textes a donné corps à un travail considérable qui s’est élaboré sur plusieurs siècles.

                            Première Branche : PWYLL PRINCE DU DYFED*

     

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     *Le Dyfed est une région située à l’ouest du Pays de Galles dans laquelle se déroule la première et la troisième Branche. Dans les temps anciens , elle fut occupée par des populations irlandaises, ce qui explique que de nombreux thèmes des Mabinogion se retrouvent dans l’histoire.

     Pwyll, prince du Dyfed, est le principal personnage de notre histoire.

     

    Un jour,Arawn, le roi de l’Autre Monde, que l’on appelle Annwn, lieu magique, de joie et de bonheur gouverné par des fées, part à la chasse, au cours laquelle il tue un cerf… Au même moment, Pwyll, le prince du Dyfed, bat la campagne en quête de gibier. Or, au détour d’un chemin, il découvre le cadavre du cerf autour duquel s’affaire une meute… Profitant de l’aubaine, il chasse cette meute inconnue et donne le cerf en curée à sa propre meute. Sur ces entre faits, arrive Arawn, le roi d’Annwn, qui l’interpelle et lui demande réparation pour l’outrage qu’il lui a causé. Arawn  propose à Pwyll de prendre sa place dans son Royaume d’Annwn sous son apparence pendant un an, pendant que lui,wn deviendra prince du Dyfed sous les apparences de Pwyll…A ce terme, Pwyll devra combattre et tuer le rival d’Arawn, Hafgan. Ce qu’il fait. 

    Au bout d’un an, l’épreuve étant réussie, les deux princes reprennent leur royaume respectif et scellent leur amitié.

    Plus tard, au cours de multiples aventures, Pwyll épouse Rhiannon : ils ont un enfant nommé Pryderi, qui règne à son tour sur le royaume de Dyved et épouse la belle Cigfa.

      Deuxième Branche : BRANWEN, fille de LLYR*

     

    Branwen.jpg

     

     * Llyr est le père de Manawydan (voir 3ème Branche), de Brân et de Branwen. Son nom signifie « la mer » car il est le dieu de l'océan.
    Brân est le roi de l’Ile de Bretagne, une sorte de géant.

    Un jour, Matholwch, le roi d’Irlande vient demander la main de Branwen. Pour le mariage, on organise un banquet, mais on oublie d’inviter le demi-frère de Branwen, Efnysien… Celui-ci se venge en mutilant les chevaux qui devaient être offerts par Brân au roi d’Irlande.. Après leur retour en Irlande, nait un fils, Gwern. Mais Branwen est maltraitée à cause de l’offense d’Efnysien, le roi l'humilie en l'envoyant en cuisine… Elle adresse un message de détresse à son frère Brân (Corbeau). La guerre est déclarée et les armées de Brân envahissent l’Irlande: Bretons et Irlandais se massacrent.

    Seuls sept survivants reviennent à Harlech, château de Brân , dont Branwen, Pryderi et Manawydan. Branwen meurt: selon son voeu,  elle est enterrée en face de l’île de Môn. Brân meurt également mais avant de mourir, il demande que l’on enterre sa tête à Londres, la tête tournée vers le continent. Après un voyage agrémenté de plusieurs banquets, la tête du roi Brân est enterrée à Gwynfryn (la Colline Sacrée) à Londres et protège désormais le pays de toute invasion, ce qui est vrai…

     Troisième Branche :  Manawydan, fils de Llyr.

     

    Manawydan.jpg

     

     Accompagnant son frère Bendigeidfran ( le roi Bran) pour aller délivrer sa sœur en Irlande, il est un des sept rescapés de cette malheureuse expédition (voir la deuxième Branche ).

    Par la suite, il accepte l’invitation de Pryderi de venir le voir dans le royaume du Dyfed. Pryderi donne sa mère Rhiannon comme épouse à Manawydan et lui offre sept territoires (cantrefi).

    Malheureusement, un enchantement s’abat sur le pays : le royaume est vidé de ses habitants: c’est la désolation ! Manawydan, Rhiannon, Pryderi et Cigfa  son épouse partent pour l’Angleterre où ils essaient de gagner leur vie en exerçant divers métiers  (cordonnier, bourrelier,  fabriquent de boucliers). Mais où qu’ils aillent, les artisans leur sont hostiles et les chassent.

    De retour dans le Dyfed, Pryderi et Rhiannon sont emprisonnés dans une forteresse ensorcelée qui devient invisible, alors que Manawydan et son épouse vivent tranquillement pendant deux ans. Après  quoi, Manawydan se décide à rechercher Pryderi et Rhiannon : il capture  Llwyd, le magicien à l’origine de cet enlèvement et le couple est enfin libéré…

     

     Quatrième Branche : MATH, fils de Mathonwy , magicien et roi du Gwynedd*

     

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      Le Gwynedd est un royaume attesté du nord du Pays de Galles. Au 9ème siècle, ce royaume s’agrandit de deux territoires voisins, le Powys et le Ceredigion. Cette région très galloisante jusqu’à nos jours, fut le bastion de la résistance à l’invasion anglo-normande du Pays de Galles.

     

    Le roi du Gwynedd,, MATH,  ne peut vivre qu’en gardant ses pieds sur les genoux d’une vierge lorsqu’il est en temps de paix. Cette jeune fille s’appelle Goewin.

    Un jour, le neveu du roi, Gilfaethwy, tombe amoureux de la jolie Goewin. Son frère Gwydion lui propose de provoquer une guerre entre Math et Pryderi  afin d’enlever la fille. Ce qui fut fait. Mais au cours de combats furieux, Pryderi est tué.

    De retour en son château, Math, furieux,  offre une récompense à qui capturerait Gwydion et son frère. Après une longue poursuite, les deux jeunes gens sont attrapés et … transformés en animaux pendant trois ans.

    On propose une nouvelle vierge au roi Math, du nom d’Arianrhod, qui n’est autre que la sœur des deux jeunes hommes. Mais alors qu’elle tente de prouver sa virginité, elle donna naissance à deux fils, Dylan et Lleu Llaw Gyffes ce qui signifie Lleu à la Main habile .

        Par la suite, Arianrhod jette un sort sur son fils Lleu, qui n’aura ni nom, ni armes, ni femme… Celui-ci, quand même frustré, accompagné par Gwydion, va trouver le roi Math, un magicien et lui demandent de trouver une solution pour le pauvre Lleu. Math, qui n’est pas vraiment méchant,  fabrique par enchantement une femme-fleurs qu’il appela Blodeuwedd. Mais celle-ci tombe amoureuse d’un certain Gronw Pebyr, un puissant seigneur et tous deux cherchent à tuer Lleu…

    Celui-ci est transformé en aigle et échappe à ses poursuivants : finalement, Gwydion réussit à le désensorceler, Gronw est tué et la femme-fleurs transformée en chouette : elle est condamnée à ne plus jamais tourner son visage au jour et deviendra l’ennemi de tous les autres oiseaux…

     

     

    **************

     bibliographie en français.

     «  Les quatre branches du MABINOGI d’après les anciens textes gallois.

     

    Les quatre branches du Mabinogi.jpg

     

     

     « Légendes des Pays Celtiques »

     incluant  la deuxième branche, BRANWEN, fille de Llyr.

    Adaptées par Jakez GAUCHER

    Illustrées par Erwan SEUR-LE BIHAN

    (Edition Coop Breizh, Spézet) .

     

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        bibliographie en breton

     Ar Mabinogion

     Troidigezh diwar al Levr Gwen gant Fanch ELIES-ABEOZEN

    (Mouladurioù Hor Yezh, 1991)

     

    ar Mabinogion.jpg

     

     

          bibliographie en anglais

     

       The Mabinogion

     Translated by Gwyn JONES and Thomas JOnes

     (ed. Dent and Sons Ltd, London, 1978. Nombreuses rééditions à ce jour).

     

     

     

     

    Tales from the Mabinogion

     Gwyn THOMAS and Kevin CROSSLEY-HOLLAND

    Illustrated by Margaret JONES

     (Ed. Gollancz Children’s Paperbacks, London, 1989)

     Edition pour les jeunes bien illustrée, la plus accessible pour celles et ceux qui lisent bien l’anglais.

     Pour aller encore plus loin (anglicistes seulement) :

     

    The Oxford Companion to the Literature of WALES

    Compiled and edited by Meic STEPHENS

     (Oxford University Press, 1986)

     Encyclopédie littéraire dans laquelle vous trouverez tous les éléments concernant les Mabinogion, les personnages et une abondante bibliographie. Il existe une version en gallois de cet ouvrage, la bible des amoureux du Pays de Galles.

  • Délégation bretonne au Pays de Galles – 1 er au 3 mars 2010

    Délégation bretonne au Pays de Galles – 1 er  au 3 mars 2010

     Depuis  2007 la Ville de Trignac, en étroite collaboration avec le Centre de Recherche & Diffusion de l'Identité Bretonne et l'Institut Culturel de Bretagne, a tissé des liens étroits avec le Pays de Galles. La venue de l'équipe nationale de rugby du Pays de Galles en septembre 2007 dans le pays de St-Nazaire à l'occasion de la World Cup de Rugby a fait revenir à la surface les liens très forts qui unirent les Forges de Trignac et le port de St-Nazaire avec le sud gallois et son célèbre charbon que des vieux trignacais connaissent encore sous le nom  de «Cardiff».

    L'exposition créée en septembre 2007 « De Cardiff à Trignac » pour retracer cette histoire enfouie dans les mémoires a particulièrement intéressé les Gallois, qui, suite à plusieurs visites à Trignac, ont décidé de créer une exposition reprenant et complétant avec leur propre histoire l'exposition briéronne. Comme l'écrit dans un grand quotidien gallois, le journaliste et historien de Pontypridd, Gwyn Griffiths: « L'exposition est l'adaptation par Brian Davis, conservateur du musée de Pontypridd, du travail d'origine fait par l'historien Hubert Chémereau, de St- Nazaire. Elle montre qu'il y a de grandes ressemblances entre les communautés des mines de charbon du Pays de Galles et celles de la ville industrielle de Trignac - un fort esprit syndicaliste, des coopératives et même le rugby ».

     Gwyn Griffiths lors du Colloque de Sant Nazer Oct. 2011.jpg    GWYN GRIFFITHS

     

     Pour l'inauguration de l'exposition  Charbon gallois- Acier breton , les autorités du comté de Pontypridd ont invité une délégation bretonne afin de  profiter de cet événement pour poser les bases d'une collaboration renforcée entre le sud gallois et le pays de St-Nazaire.

    Le conservateur du Musée de Pontypridd, Brian Davis, le journaliste Gwyn Griffiths et l'écrivain Gareth Miles ont fait découvrir à leurs hôtes les sites emblématiques de l'industrie minière de la région de Pontypridd.

     

    Carte Pontypridd.jpg

     

    La découverte de l'ancien site de la mine de Mountain Ash, qui a été réhabilité pour rendre à la nature ses droits, a particulièrement intéressée la délégation bretonne. C'est de là que partait une part importante du charbon destiné aux Forges de Trignac et au port de St-Nazaire.

    Le propriétaire de cette mine, l'ingénieur John Nixon prospecta le marché français par la Bretagne en envoyant dès les années 1840 du charbon aux raffineries de sucres de Nantes et pour les vapeurs de l'estuaire de la Loire. La mine était directement reliée par voie ferrée au port de Cardiff pour exporter son charbon et pour recevoir des poteaux de mines venus de Bretagne, principalement par St-Nazaire et Lorient, ainsi que de Scandinavie.

     La délégation a été invitée à déjeuner par madame le maire du Conseil de Pontypridd, Avril Green, dans une auberge située en face de la chapelle dédiée à St-Gwyno, disciple de St-Gildas. Ces deux saints, communs au Pays de Galles et à la Bretagne, nous rappellent que les liens entre les deux pays britonniques remonte au 5e siècle. La toponymie galloise est aussi un signe tangible de la communauté culturelle et linguistique avec le pays de Saint-Nazaire.  Avril Green qui reçu des mains de Jakez Gaucher au nom de l'Institut Culturel de Bretagne un grand drapeau interceltique rappela qu'elle avait des liens dans la plupart de ces pays.

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     La visite du musée mine de Lewis Merthyr a montré aux Trignacais, qui réfléchissent comment  réhabiliter le site des Forges, que la sauvegarde du patrimoine industriel est un facteur de développement économique et culturel et participe à maintenir vive la mémoire ouvrière. Ce sont d'anciens mineurs qui assurent les visites. La délégation a particulièrement apprécié la qualité des commentaires et explications données par une ancienne gueule noire. La préservation du site est remarquable ainsi que la mise en scène muséographique. L'exposition  Charbon gallois- Acierbreton  sera présentée dans ses lieux très fréquentés d'ici quelques mois (Saint-Nazaire Octobre 2011).

     La délégation bretonne a été reçue très officiellement par le mayor du comté de Rhondda-Cynon-Taff. Les comtés, équivalents de nos départements avec des pouvoirs plus importants, ont été créés en 1996 pour être l'échelon intermédiaire entre les villes et l'Assemblée Nationale Galloise. Le nom du comté est composé du nom des trois rivières qui traversent ses vallées. Le sud gallois qui a beaucoup souffert de la perte de son industrie lourde avec la fermeture de ses mines dans les années 1980 a réussi à relever la tête. Quinze années de prospérité et l'avènement d'une large autonomie politique et financière ont redonné vie à ces vallées minières. La verdeur des paysages et leur coté bucolique nous feraient oublier que ces vallées furent noircies et meurtries durant plus d'un siècle par l'industrie charbonnière.

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    Pontypridd au XIX ème siècle

    Pontypridd : l'ère industrielle

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    PONTYPRIDD de nos jours: qu'elle verte ma vallée...

     Robert Smith a accueilli ses hôtes avec son collègue, Mike Powel, conseiller du comté, et ses collaborateurs avec solennité pour affirmer l'importance que revêtait pour eux « la venue de nos amis bretons ». Il a décoré de la médaille du comté les membres de la délégation en agrémentant son discours d'un humour bien gallois. Le moment a été immortalisé par une séance de photographies officielles suivit d'un buffet qui fut l'occasion de faire plus ample connaissance. En signe de fraternité interceltique l'ICB a remis à Robert Smith un grand Gwenn ha du. Le comté est très attaché à la langue galloise qui est présente à égalité de la langue anglaise, jusque sur le collier de cérémonie du Mayor avec sa version galloise Maer qui est le même mot qu'en breton. Robert Smith est l'exemple même de cet attachement communautaire des habitants du sud gallois à leur identité quand il déclare « Je suis Anglais de naissance mais Gallois de conviction ». La force d'intégration galloise de ces multiples communautés venues de toute la Grande-Bretagne et d'Irlande mais aussi d'Italie ou d'Espagne voir de bien au-delà, nous rappelle que l'identité galloise est comme la bretonne avant tout une identité civique où le cœur et l'esprit l'emportent sur toute autre considération. Les Bretons ont eu la joie de rencontrer une compatriote, Rozenn Richard- Powell. Elle est venue de Rennes il y a 8 ans pour enseigner le français au lycée de Pontypridd.

     L'autre moment fort de ce voyage a été la cérémonie d'inauguration de l'exposition. En l'honneur des hôtes de Loire-Atlantique, le Musée de Pontypridd arborait aux cotés des couleurs galloises un magnifique Gwenn ha du. En entrant dans le musée, les Trignacais eurent aussi la surprise de découvrir un grand drapeau de Brière bien en vue des visiteurs. Comme l'a rappelé Gwyn Griffiths : « C'est une exposition en quatre langues sur les liens entre l'industrie du charbon à Mountain Ash et les industries en Bretagne. La partie bretonne de l'exposition fait aussi le rapprochement entre le fer et l'acier à Trignac, Bretagne, et l'industrie de la construction navale à St-Nazaire ». La grande ouverture d'esprit des Gallois pour qui le bilinguisme est la règle ne pouvait que logiquement mettre à égalité le breton et le français et en parallèle des deux langues du Pays de Galles. Cette reconnaissance de notre identité bretonne par les institutions galloises devrait être suivie par les politiques en Bretagne!

     Un groupe d'enfants d'une école galloise a interprété une série de chanson dans l'antique langue de Cymru devant un public conquis et ému de voir que la grande sœur du breton se porte bien. Pour clôturer la partie spectacle l'assistance à repris en chœur l'hymne gallois accompagné par leurs amis bretons entonnant les paroles du Bro gozh ma zadoù.

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     Au nom de l'Institut Culturel de Bretagne et du Centre de Recherche sur l'Identité Bretonne Jakez Gaucher a rappelé que cette exposition était le point de départ pour d'autres collaborations culturelles avec le projet phare de 2011 concernant l'histoire des liens maritimes et économiques entre la Bretagne et le Pays de Galles et sportives avec des échanges entres des clubs de rugby de la région de Pontypridd avec Trignac et St-Nazaire.

     

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    Rugby Club de Trignac (RTC)

     

     

    Le Musée de Pontypridd et la société historique de la Cynon Valley vont s'impliquer dans le projet de recherche sur l'histoire du cabotage britto-gallois entre 1850 et 1950. Cette volonté d'étroite collaboration va bénéficier de la dynamique engendrée par l'exposition qui va être vue durant plus d'un an par des milliers de visiteurs comme le signale Gwyn Griffiths : «Après deux mois à Pontypridd, l'exposition sera transportée au Big Pit Mining Museum de Blaenavon, puis au Cyfarthfa Castle Museum de Merthyr Tydfil. Il est probable qu'elle ira aussi en Bretagne un jour ou l'autre». Les trois représentants de l'ICB ont eu droit à une standing ovation avant de passer la parole aux représentants de la Ville de Trignac, partenaire essentiel dans cette belle aventure humaine. Les institutions publiques partenaires dans ce dossier sont pour le moment : la Ville de Trignac, le Comté de Rhondda-Cynon-Taff et la Ville de Pontypridd. La seule collectivité territoriales a avoir apporté une aide est le Conseil Général 44 pour la création en 2007 de l'exposition trignacaise.

     

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     Musée de Pontypridd 

     

     

     

     

    Anciennes forges de Trignac

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  • Fiche synthétique

     

    PAYS DE GALLES

    CYMRU (gallois)

    KEMBRE (breton)

    WALES (anglais)

     

    Superficie:    20 276 km2      /  Bretagne: 34 200 km2

    Population :  env. 3 millions d'habitants  / Bretagne : plus de 4 millions

    Capitale:  Cardiff  , jumelée avec Nantes, Bretagne

    Jumelages: A ce jour, 44 villes bretonnes jumelées avec des villes galloises.

    Langues: le gallois, langue celtique, comme le breton : 19% de la population parlent le gallois; l'anglais .

    Universités: Cardiff, Aberystwyth et Bangor constituent l'Université Nationale du Pays de Galles.

    Administration: 8 comtés.

    Statut particulier: Assemblée nationale galloise (référendum du 18 septembre 1997). Voir détail ci-joint.

    Economie: Industrie (construction navale, sidérurgie, ardoisières, tourisme, agriculture, artisanat). Agriculture (élevage de moutons essentiellement).

    Partis politiques: outre les partis politique britanniques (Labour, Tories, Libéraux), le Plaid Cymru est un parti autonomiste qui a plusieurs députés à Westminster.

    Drapeau: «  Y Ddraig doch » le Dragon Rouge (emblème du Roi Arthur)

    Hymne: Hen Wlad Fy Nhadau (le vieux pays de mes pères) Paroles: Evan James/Ieuan ap Iago; musique: James James(fils de Evan)/Iago ap Ieuan. 1856. Traduit en breton par François Jafrennou, barde Taldir sous le titre « Bro Gozh ma zadoù » en 1902.

    Fête nationale: le 1er Mars, jour de la Saint-David, patron du Pays de Galles.

    Religion: Plusieurs églises protestantes en majorité (Anglicans, Méthodistes, Non-Conformistes, Presbytériens, Calavinistes) et Catholiques.

    Traditions: Puissante culture traditionnelle qui atteint son summum avec la grande fête de la culture galloise , 'l'Eisteddfod ' qui rassemble près d'un million de personnes au début du mois d'août .

    Sport: le rugby est un sport national de renommée mondiale.

    Boissons: la bière, le thé

    Climat: doux et humide

    Montagnes: le Snowdon (Parc Naturel de Snodonia , au nord du Pays de Galles). Les Black Mountains, au  sud .

    Musique: la harpe est l'instrument le plus pratiqué. Les chorales galloises font le tour du monde...

    Bilinguisme: toutes les pancartes sont bilingues. L'enseignement en gallois est généralisé. Tous les documents officiels sont en gallois.
    La télévision a un chaîne entièrement en gallois , la S4C (Sianel Pedwar Cymru).

    Littérature: plusieurs trésors de la littérature médiévale occidentale, en particulier les Quatre Branches des Mabinogi /Pedair Cainc y Mabinogi, (Pwyll, Branwen, Manawydan, Math), et d'autres textes : Culluwch et Olwen, le Rêve de Mascen Wledig, Lludd et Llefelys, Peredur, le rêve de Rhonabwy, Owein, Gereint et Eneid et l'histoire de Taliesin ,  traduits en anglais par Charlotte Guest en 1838 et 1849 qui réunit tous ces textes sous le titre des Mabinogion.

     

     

  • Gwynfor Evans

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    Gwynfor Evans, leader charismatique gallois et ami de la Bretagne.

     

    Le 21 avril 2005, disparaissait le plus connu des politiciens gallois du vingtième siècle à Aberystwyth où des milliers  de gens étaient venus lui rendre un dernier hommage. Il fut président du Plaid Cymru, le parti nationaliste gallois fondé en 1925, de 1945 à 1981 qu’il transforma en une organisation politique moderne : il en devint le premier député élu à Westminster en 1966.

    Reconnu comme  « la plus grande figure politique galloise de tous les temps », Gwynfor Evans incarna son Pays et sut l’ancrer dans son époque, liant le combat pour la reconnaissance du Pays de Galles en tant que « nation » (et non une principauté de l ‘Angleterre) et celui de  la langue galloise.

     Né en 1912, originaire de Barry, une région anglicisée du sud du pays, il n’apprit le gallois que lorsqu’il commença ses études universitaires à Aberystwyth, études de droit qu’il prolongea, comme beaucoup d’étudiants gallois, au St John’s College d’Oxford.

     En 1966, lors d’une élection locale, il emporta le siège de député de Carmarthen à Westminster : pour la première fois, un député nationaliste gallois siègeait à Londres ; la même année, le Scottish National Party (SNP) gagnai sa première élection législative avec Winnie Ewing à Hamilton.   A cette dernière, admirative de la force du mouvement pour la langue galloise, Gwynfor(1) répondait qu’il fallait lier également le combat pour l’histoire, comme le faisait le SNP dans son action politique.

    Toute sa vie, le combat de Gwynfor Evans fut pacifique et non-violent. Durant la seconde guerre mondiale, il fut, comme de nombreux militants gallois, objecteur de conscience. Dans les années 60, il comprit que tous les problèmes – économiques, culturels, politiques - étaient liés, notamment à travers les campagnes de protestation contre le projet d’inondation de la vallée galloisante de Tryweryn pour alimenter l’agglomération grandissante de Liverpool.  Cependant, en 1970, il perdit son siège de député, mais le reconquit en 1975, mandat qui sera reconduit en 1979. Pourtant, les années 60 et le début des années 70 ne furent pas de tout repos puisque les militants gallois  passaient beaucoup de temps à goudronner les panneaux routiers écrits en anglais, ou à les démonter pour demander l’officialisation de la langue galloise… et les adversaires politiques se chargèrent d’utiliser ces campagnes « illégales » contre le Plaid Cymru ! De même que les actions terroristes de la Free Wales Army… Cependant l’action non-violente prônée par Gwynfor Evans et le Plaid Cymru, son rôle charismatique dans la vie politique galloise donnèrent une assise jamais connue au mouvement gallois. Comme le dit  Dafydd Iwan, chanteur gallois engagé dans la lutte pour la langue et actuellement président du Plaid Cymru : «  Durant ces années décisives, Gwynfor Evans a tenu d’une main ferme le parti et sans lui, on n’aurait jamais pu obtenir ces succès électoraux… »  Son succès le plus spectaculaire et décisif en faveur du Pays de Galles s’inscrit dans cette ligne militante, le Plaid Cymru soutint de toutes ses forces Cymdeithas yr Iaith (la Société de la langue galloise) dans une grande campagne pour obtenir une chaîne de télévision en gallois couvrant l’ensemble du territoire, alliant la lutte politique avec celle de la langue galloise : cette longue campagne TV for Wales qui dura de 1971 à 1979 rassembla un énorme soutien populaire :  plus de 2000 membres du Plaid refusèrent de payer la redevance TV et 1000 personnes furent emprisonnées pour non-paiement, (dont sa propre fille Meinir). L’événement toucha toutes les couches sociales, des chapelles aux ruraux, des citadins aux étudiants.  Bientôt, en Grande Bretagne, en Europe, aux  Etats-Unis où l’émigration gallois est fort importante, les soutiens affluèrent.   et l’élection de trois députés du Plaid au Parlement de Londres (outre Gwynfor, Dafydd Elis Thomas, Dafydd Wygley), une action fut  engagée pour demander au gouvernement  une chaîne en gallois couvrant tout le Pays de Galles : ce projet obtient le soutien des partis travailliste et conservateur. Mais en 79, les Conservateurs emmenés par Mrs Thatcher remportèrent les élections et s’efforcèrent de faire échouer le projet soutenu par une grande partie de l’opinion publique galloise. Finalement, Gwynfor Evans décida alors de faire une grève de la faim jusqu’à l’obtention d’une quatrième chaîne en gallois. Finalement, le gouvernement de Mme Thatcher céda et donna le feu vert pour le lancement de la fameuse chaîne Sianel Pedwar Cymru (S4C) qui fut un grand succès à la fois commercial, culturel et politique,  avec de nombreux emplois créés, succès qui sera conforté jusqu’à nos jours, comme pourrait le confirmer Rozenn Milin. 

    D’autres campagnes comme celle pour un Parlement gallois eut peut-être moins d’effet dans un pays devenu après l’annexion de 1536 une « région périphérique d’Angleterre » . Mais la Dévolution entreprise par Tony Blair a pu doter le Pays de Galles d’une Assemblée régionale aux pouvoirs limités : le combat est pourtant bien engagé et une grande partie du mérite en revient à Gwynfor Evans. Ce dernier vint en Bretagne visiter et soutenir les écoles Diwan et le combat en faveur de la langue bretonne. Il entretenait avec notre ami Per Denez des relations fraternelles et amicales, car il faut le dire : dans la lutte des Bretons pour leur culture et leur langue, les Gallois furent toujours à nos côtés, et Gwynfor Evans fut de ceux-là.

    Sur le plan européen, le leader gallois soutenait l’idée d’ un Pays de Galles libre et autonome (self-government) plutôt qu’une indépendance absolue,  au sein d’ une Confédération européenne. Mais dans ce domaine, comme dans bien d’autres, sa haute sature d’homme politique, au sens noble du terme, lui valent bien l’hommage que ses compatriotes, ses amis en Bretagne et nous-même lui rendons ici.

                                                        Jakez  GAUCHER

     

    (1)           Lire ses livres ,notamment un livre d’histoire du Pays de Galles, Land of my Fathers (1974) .