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  • 1er mai : fête de Beltaine

     

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    Beltaine (Bealtaine, Beltane ou Beilteine, Beltan en breton, cornique, et gallois) est la troisième des quatre grandes fêtes religieuses de l’année celtique protohistorique, fêtée le 1er mai. Elle vient après Samain et Imbolc et marque la fin de la saison sombre et le début de la saison claire. Elle est en rapport avec Belenos, Lug et Belisama. Le principal rituel de Beltaine consiste en des feux allumés par des druides où le bétail passait afin qu'il soit protégé des épidémies pour l'année à venir.

     Le terme de Beltaine est gaélique employé pour le 1er jour  de Mai ( "Là Beltaine") et pour le mois lui-même ("Mi Beltaine") en Ecosse, Irlande, Ile de Mann.
    Par contre il n'est pas brittonique. Gallois comme Bretons utilisons dans nos langues Cala Mae / Kala Mae ou Cala Haf / Kala Hanv pour ce début de la saison claire.La langue cornique fait de même.
     Il est vrai que ce mot Cala/Kala a été emprunté - à très-très haute époque - au latin Calenda/ae !
     

    Beltaine marque le début de la saison estivale et a lieu à la pleine lune de mai. Contrairement à Samain, Beltaine n'est pas une fête des trois fonctions de la société celtique. C’est une fête sacerdotale, en Gaule elle est en rapport avec Belenos (avatar du dieu primordial Lug sous forme de la lumière) et Belisama (« la Très Brillante », parèdre du précédent) et dont le sens est « feu de Bel ». En Irlande, c’est à cette date que sont arrivés les différents occupants de l'ile, si on se réfère au Lebor Gabála Érenn (les Livres des conquêtes de l'Irlande). C'est donc une fête de renouveau1.

    Beltaine marque une rupture dans l’année, on passe de la saison sombre à la saison claire, lumineuse, c’est aussi un changement de vie puisque c’est l’ouverture des activités diurnes : reprise de la chasse, de la guerre, des razzias, des conquêtes pour les guerriers, début des travaux agraires et champêtres pour les agriculteurs et les éleveurs. En ce sens, elle est l’antithèse totale de la fête de Samain. Beltaine est la période de prédilection pour les rites de passage entre les périodes froide et chaude, entre l’obscurité et la lumière, entre la mort psychique symbolique et la renaissance spirituelle. De manière générale, Beltaine est la fête du changement du rythme de vie. Du rythme hivernal, on passe au rythme estival. La fête marque ce passage tant physiquement que spirituellement. Les rites anciens d’enfermement dans les chambres des dolmens se passaient peut-être durant la nuit de Beltaine.

    Les récits insistent sur les feux allumés par les druides, prononçant des incantations magiques pendant que l’on fait passer le bétail entre ces feux, afin de le protéger des épidémies pour toute l'année. Le « feu de Bel » (Belemos) est un feu de purification bénéfique que les druides étaient censés créer par leur magie et leurs incantations. Le Feu de Beltaine est puissant, sacré et fort, celui qui l’allume doit être une personne de pouvoir. Beltaine est l’exaltation du feu, élément druidique par excellence. On suppose que l'assemblée des druides dans la forêt des Carnutes, attestée par César dans La guerre des Gaules, se tenait à l’époque de Beltaine. Des sacrifices d'animaux avaient lieu à l'époque de Beltaine tout comme à Samain, ils étaient offerts en offrande aux dieux.

    Les philologues se plaignent d’une documentation lacunaire et de sources incomplètes sur l’Antiquité de cet événement, alors que le folklore du 1er mai est abondant. De génération en génération, le folklore s’est emparé de Beltaine comme des autres fêtes celtiques et il en reste quelques usages comme la danse autour d’un mât de mai (un grand poteau planté dans le sol, symbole phallique, avec des rubans de toutes les couleurs attachés en son sommet, chaque participant tournant autour du mât avec un ruban dans la main), la pratique de la divination, les rituels de protection des maisons, les cueillettes de plantes (en particulier des orties), les sauts au-dessus des feux pour s’assurer bonheur et fertilité… Lors de la nuit du premier mai, le peuple évitait les lieux « fréquentés » par les fées et autres créatures du Petit Peuple parce que le voile entre leur monde et le nôtre est plus fin lors de la nuit de Beltaine.

    Notes

    1. Voir Les Fêtes celtiques de Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, pages 99 à 111, éditions Ouest-France Université, coll. « De mémoire d’homme : l’histoire », Rennes, avril 1995, 216 p. ((ISBN 978-2-7373-1198-7).

    Sources et bibliographie

    • Paul-Marie Duval, Les Dieux de la Gaule, Paris, éditions Payot,‎ février 1993, 169 p. (ISBN 2-228-88621-1)
      Réédition augmentée d'un ouvrage paru initialement en 1957 aux PUF. Paul-Marie Duval distingue la mythologie gauloise celtique du syncrétisme dû à la civilisation gallo-romaine.
    • Albert Grenier, Les Gaulois, Paris, Petite bibliothèque Payot,‎ août 1994, 365 p. (ISBN 2-228-88838-9)
      Réédition augmentée d'un ouvrage paru initialement en 1970. Albert Grenier précise l’origine indo-européenne, décrit leur organisation sociale, leur culture et leur religion en faisant le lien avec les Celtes insulaires.
    • Christian-J. Guyonvarc'h, Magie, médecine et divination chez les Celtes, Bibliothèque scientifique Payot, Paris, 1997 (ISBN 2-228-89112-6).
    • Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux :
      • Les Druides, Ouest-France Université, coll. « De mémoire d’homme : l’histoire », Rennes, 1986 (ISBN 2-85882-920-9) ;
      • La Civilisation celtique, Ouest-France Université, coll. « De mémoire d’homme : l’histoire », Rennes, 1990 (ISBN 2-7373-0297-8) ;
      • Les Fêtes celtiques, Rennes, Ouest-France Université, coll. « De mémoire d’homme : l’histoire »,‎ avril 1995, 216 p. (ISBN 9782737313158)
        Ouvrage consacré aux quatre grandes fêtes religieuses : Samain, Imbolc, Beltaine, Lugnasad.
    • Philippe Jouët, Aux sources de la mythologie celtique, Yoran embanner, Fouesnant, 2007 (ISBN 9782914855372).
    • Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins » , Paris, 2000 (ISBN 2-7028-6261-6).
    • Claude Sterckx, Mythologie du monde celte, Paris, Marabout,‎ octobre 2009, 470 p. (ISBN 978-2-501-05410-2).
    • Consulter aussi la bibliographie sur la mythologie celtique et la bibliographie sur la civilisation celtique.