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Wilfred OWEN, un poète anglo-gallois (21 septembre 2017)

 

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Wilfred Edward Salter Owen, MC (18 mars 18934 novembre 1918) est un poète anglais, très connu en Angleterre et parfois considéré comme le plus grand poète de la Première Guerre mondiale. Ses poèmes, souvent réalistes et décrivant la brutalité et l'horreur de la guerre de tranchées et des attaques au gaz, tranchent fortement avec l'opinion que le public porte sur la guerre à l'époque, et avec les vers patriotiques de célébrités telles que Thomas Hardy et George Meredith ou d'autres jeunes poètes combattants comme Rupert Brooke. Parmi ses poèmes les plus connus, on peut citer Dulce Et Decorum Est, Anthem for Doomed Youth, Futility et Strange Meeting. La poésie d'Owen a fortement été influencée par les conseils et l'exemple de son ami Siegfried Sassoon

Enfance et formation

Aîné de quatre enfants, Owen est né à Plas Wilmot, près de Oswestry dans le Shropshire ; il est d'ascendance anglaise et galloise. Ses parents, Tom et Susan Owen, vivent dans une maison confortable que possède son grand-père, mais, à la mort de celui-ci en 1897, la famille est contrainte de déménager à Birkenhead. Il est éduqué au Birkenhead Institute et à la Shrewsbury Technical School et découvre sa vocation en 1903 ou 1904 durant ses vacances dans le Cheshire. Owen a reçu une éducation anglicane à l'école évangélique. Il est d'abord influencé par Keats et, comme beaucoup d'écrivains de cette époque, par la Bible.

En 1911, Owen entre à l'université de Londres mais sans avoir pu obtenir de bourse. Avant le début de la guerre, il travaille comme répétiteur en anglais à l'école de langues Berlitz de Bordeaux .

Engagé volontaire pendant la Première Guerre mondiale

Le 21 octobre 1915 il s'enrôle dans le régiment des Artists' Rifles. Il suit un entraînement de sept mois au camp de Hare Hall dans l'Essex.

Le 4 juin 1916 , il fut affecté comme lieutenant en second dans le Régiment de Manchester. Son existence fut transformée par les expériences traumatisantes qu'il vécut lors de la Bataille de la Somme. En janvier 1917, il obtint le grade de sous-lieutenant au Manchester Regiment. Il tomba dans un trou d'obus et fut blessé par un éclat d'obus de mortier qui provoqua chez lui une commotion cérébrale et le laissa plusieurs jours inconscient sur un talus à côté des restes de l'un de ses collègues officiers. Rescapé de sa blessure, Owen souffrit de neurasthénie ou shell shock et fut envoyé à l'hôpital War Craiglockhart à Edimbourg pour être soigné. C'est là qu'il rencontra son compatriote le poète Siegfried Sassoon. Cette rencontre allait avoir une grande influence sur lui. En janvier 1918, il rencontra Charles Kenneth Scott Moncrieff, avec qui il se lia d'amitié.

De retour au front, Owen emmena le 1er octobre 1918 des unités du Second Manchesters à l'assaut de positions ennemies près du village de Joncourt.

La mort d'un écrivain

 
Cimetière d'Ors

Owen fut tué le 4 novembre 1918 lors de la grande offensive finale à Ors près du Cateau-Cambrésis, une semaine presque à l'heure près avant l'armistice. Sa mère fut avertie de sa mort alors même que les cloches de la paroisse sonnaient pour annoncer l'Armistice.

Le 4 novembre la compagnie du Second Manchesters se reposait dans la maison forestière d'Ors. L'état-major voulait reprendre des positions sur la rive droite du canal de la Sambre à l'Oise. Il fallait assembler et lancer des passerelles sur le canal sous le feu des Allemands retranchés de l'autre côté. À 6 heures du matin, profitant de l'obscurité et du brouillard, le génie mit à l'eau des flotteurs de liège. C'est alors que tout à coup le brouillard se leva et que les Allemands mitraillèrent toute la compagnie.

Wilfred Owen repose avec tous ses camarades d'armes du Second Manchesters et le lieutenant-colonel des Irish Guards, James N. Marshall, titulaire de la Victoria Cross, au cimetière d'Ors. Il a reçu à titre posthume la Military Cross pour son courage et ses qualités de chef à Joncourt .

 

Ce poème, écrit en 1917, compte parmi les plus célèbres de Wilfred Owen.

Anthem for doomed Youth

What passing bells for those who die as cattle?
Only the monstrous anger of the guns,
Only the stuttering rifles' rapid rattle
Can patter out their hasty orisons,
No mockeries for them from prayers and bells,
Nor any voice of mourning save the choirs, –
The shrill, demented choirs of wailing shells;
And bugles calling for them from sad shires.

What candles may be held to speed them all?
Not in the hands of boys, but in their eyes
Shall shine the holy glimmers of good-byes,
The pallor of girls' brows shall be their pall;
Their flowers the tenderness of silent minds,
And each slow dusk a drawing-down of blinds.

Hymne à la Jeunesse condamnée

Quel glas sonne pour ceux qui meurent comme du bétail ?
Seule, la colère monstrueuse des canons,
Seul, le crépitement rapide des fusils hoquetants
Peuvent ponctuer leurs oraisons hâtives,
Pour eux, pas de prières ni de cloches dérisoires,
Nulle voix endeuillée hormis les chœurs, —
Les chœurs suraigus et démentiels des obus gémissants ;
Et les clairons appelant pour eux depuis de tristes comtés.

Quelles chandelles seront tenues pour leur souhaiter bon vent ?
Non dans la main des garçons, mais dans leurs yeux,
Brilleront les lueurs sacrées des adieux,
La pâleur du front des filles sera leur linceul,
Leurs fleurs, la tendresse d'esprits silencieux,
Et chaque long crépuscule, un rideau qui se clôt.

 

 

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